vendredi 18 février 2011

MOI, EUGÉNIE GRANDET

La Maison de Balzac, c'est un peu comme si le baron Haussmann n'avait pas complètement transformé Paris. Vestige du village de Passy, ce rez-de-jardin au charme provincial est la seule des demeures parisiennes du romancier qui subsiste aujourd'hui - conservée en l'état, qui plus est.
  
Je l'ai découverte avec plaisir à l'occasion de l'exposition "Moi, Eugénie Grandet" par Louise Bourgeois.  
 

Cette exposition, forcément intime, puisqu'auto-biographique, montre les dernières oeuvres d'une Louise Bourgeois qui revient aux sources, à ses racines, et boucle ainsi son travail avec poésie et sérénité.
Comme le souligne Jean Frémon - qui était proche de l'artiste - dans son essai Mystères d'une identification, en préface au catalogue, "cette suite de seize tableautins, collages, ex-voto, reliquaires, qui évoquent le temps qui passe, la patience de l'herbier et l'humilité des ouvrages de dame, avec perles, boutons, fleurs artificielles prélevées sur des chapeaux désuets, est exemplaire de cette manière si personnelle de transfigurer le passé en captant son parfum. Le monogramme brodé L.B., marque traditionnelle du trousseau, devient ici la signature de l'artiste." Et il ajoute, "c'est toute la province française qui est là, en boîte".